Une fois n’est pas coutume, voici une pièce de jeunesse écrite d’abord pour les enfants et les ados, mais qu’un adulte pourra lui aussi dévorer, comme je l’ai fait. Cache-cache nous présente une société alternative, mystérieuse, mais qui pourrait très bien être la nôtre : une société dystopique dans laquelle les écrans ont pris le pouvoir. Ce ne sont plus les humains qui regardent ces écrans, ce sont ces mêmes écrans qui nous observent, nous surveillent...
On pense forcément à 1984 sauf que là, ce n’est pas Big Brother qui nous regarde mais « la Gorgone », une organisation qui fait régner la terreur (et qui fait bougrement penser à la NSA, l’agence du renseignement américain). Sous son impulsion, la surveillance est devenue un mode de vie : tout le monde s’épie, c’est le règne des délateurs. La moindre trace laissée sur Internet, sur les réseaux sociaux, va être débusquée, traquée et utilisée contre son propriétaire. Pour échapper à leur sort, 12 ados vont entamer une grande partie de cache-cache. Ils vont tenter de se rendre invisibles du système, tout en maudissant leurs parents qui ont permis qu’un tel monde existe...
La pièce fait écho à notre société actuelle : une société des écrans, mais aussi une société de la surveillance (ne dit-on plus : vidéo-surveillance, mais vidéo-protection ?). Un texte court, sombre, paranoïaque et percutant.
Fabien, Bibliothèque départementale
Cache-cache / Éric Pessan - L'École des loisirs, 2015