15e Rencontre des bibliothécaires - Jeudi 7 octobre 2021

Et si on se faisait un film ? Une place pour l’image dans nos bibliothèques 

L’image était à l’honneur pour la 15e rencontre des bibliothécaires du département des Hautes-Alpes. La présence des DVD et du numérique en médiathèque est aujourd’hui indéniable mais il paraît nécessaire de préciser pourquoi et comment valoriser ce fonds.

La première partie de la journée a permis d’aborder les éléments plus théoriques, la deuxième était consacrée à des exemples concrets réalisés en milieu rural. Des courts-métrages ont ponctué ces deux interventions.

 

1/ Les enjeux d’un fonds cinéma en médiathèque20211007 Journée du Réseau Et si on se faisait un film 71 resultat

Jean-Yves de Lépinay est enseignant à Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, département de Médiation culturelle et de cinéma. Il est président depuis 2011 de l’association Images en Bibliothèques, association de coopération nationale qui rassemble environ un millier de bibliothèques publiques autour de l’accès et de la valorisation du cinéma et de l’audiovisuel. Il est également formateur, documentaliste et programmateur indépendant pour le cinéma et l’audiovisuel (Directeur des programmes au Forum des images pendant 20 ans), également président de l'association Piafimages.

Un rappel historique sur l’entrée du cinéma et de l’audiovisuel dans les médiathèques a introduit la journée. Depuis l’instauration du dépôt légal en 1537 jusqu’à nos jours, la place de l’image en bibliothèque a dû s’affirmer. Les films de fiction étant pressentis comme concurrentiels aux vidéoclubs, c’est le film documentaire qui a été tout d’abord présent dans les bibliothèques. Il était considéré comme complémentaire aux collections écrites, notamment à la BPI. Aujourd’hui les collections audiovisuelles ont acquis leur autonomie par rapport aux collections imprimées et les films de fiction sont largement représentés dans les médiathèques.

La valorisation de ce fonds est toujours à développer. Elle est liée aux contraintes juridiques des différents droits de prêts, de consultation et de projection. Elle dépend du système commercial qui régit et limite la constitution des collections (disponibilités aléatoires des œuvres). Le développement du numérique est également à prendre en compte. Il est nécessaire de penser les partenariats, le paysage local et les pratiques des usagers pour élaborer plusieurs types de médiations (programmation, conférence, ateliers, éducation à l’image etc.).

Enfin, Jean Yves de Lépinay conclue son intervention en mettant en exergue la responsabilité civique des médiathèques publiques à travailler sur l’apprentissage de la lecture de l’image, le regard critique, l’éducation aux médias et à l’information, la responsabilité de mise en œuvre des droits culturels et la nécessité d’évolution juridique, notamment la question de l’accessibilité aux œuvres : « Quand une œuvre est livrée au public, elle doit être accessible dans les lieux publics culturels, comme cela existe pour le livre ».


20211007 Journée du Réseau Et si on se faisait un film 57 resultat2/ Proposer des actions culturelles autour du film en milieu rural ; exemples et outils 

Laura Boniface est coordinatrice, chargée de développement culturel dans différentes associations à Paris (Autres Brésils) puis en Ardèche (Ardèche images, Lussas), elle a accompagné au cours des 10 dernières années plusieurs projets œuvrant à la diffusion du cinéma documentaire auprès de différents publics, en partenariat avec des lieux et des réseaux hétéroclites.

Pour mettre en place des actions culturelles, certaines questions préalables sont indispensables : quel est l’objectif de l’action ? Qu’a-t-on envie de partager ? Pour qui et comment ?

Les actions culturelles présentées ont été proposées dans des zones difficiles d'accès ou peu urbanisées (Ardèche) pour atteindre des publics éloignés géographiquement et souvent peu habitués à visionner des films. Des projections ont par exemple eu lieu chez l’habitant, chez le commerçant ou l’artisan avec la présence du réalisateur ou d’un membre de l’équipe technique. Un travail en groupe a été proposé aux participants : Votre municipalité ou intercommunalité vous demande d'organiser un événement culturel incluant du cinéma, autour du sport. Elle insiste sur le fait de s'adresser à l'ensemble des habitant.e.s. Que faites-vous ? Quelles propositions d'activités (films, animations, etc.) ? Quel format (durée, lieux, etc.) ? Avec qui (partenaires, publics) ? Une filmographie thématique a été distribuée aux groupes. Trois groupes ont ainsi échangé pendant une quinzaine de minutes dans le but de proposer des actions à développer dans leur commune. La mise en commun a permis de mutualiser les réflexions, les expériences avec leurs réussites et leurs échecs, et les projets des participants.

Tout au long de la journée, des intermèdes ont été proposés par l'association Petit chaudron grandes oreilles : trois temps à regarder des courts métrages regroupés en trois thématiques : poétique/expérimental ; ce qui nous (re)lie ; un peu de légèreté. Un livret avec les références des courts projetés, des liens manifestations nationales a été distribué mors de la journée ; il est disponible ici.

L’expertise de l’un suivie des expériences de l’autre, le tout agrémenté par des courts-métrages, ont permis un déroulement de la journée riche et fédératrice.

Documents

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pdfProgrammer un film documentaire

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